Qu’est-ce que le trouble du spectre autistique ?
Nous rencontrons et entendons de plus en plus parler du trouble du spectre autistique (TSA). Pas étonnant en sachant que plusieurs études ont été faites sur la prévalence du nombre de personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique. Le résultat conservateur de ces études démontre qu’une personne sur 100 est atteinte de ce trouble.
Le TSA est un trouble neurodéveloppemental d’origine génétique. Plusieurs gènes en sont responsables. Certains ont déjà été trouvés par les chercheurs, d’autres restent à être découverts. Au contraire de ce qui a pu être dit auparavant, ce trouble est en aucun cas dû à la froideur des parents (particulièrement des mamans) et au manque de gestes et paroles affectifs.
Le trouble du spectre autistique est un « spectre », c’est-à-dire qu’il regroupe plusieurs niveaux d’autisme allant de l’autisme avec déficience intellectuelle et non-verbal à l’autisme, dit Asperger, sans déficience intellectuel et pouvant très bien fonctionner en société en toute autonomie avec quelques aménagements.
Le diagnostic des troubles du spectre autistique est basé sur le comportement de l’enfant après une observation minutieuse et divers entretiens avec ses proches. Il est posé sur deux axes qui contiennent chacun des sous-axes :
Un déficit persistant de la communication et des interactions sociales dans plusieurs contextes :
- Déficit de la réciprocité sociale ou émotionnelle (initiation de l’interaction, la manière dont il répond aux interactions, capacité à tenir compte de l’émotion de l’autre dans l’échange et capacité à réguler ses émotions, difficulté à partager des intérêts autres que les siens…)
- Déficit des comportements de communication non verbaux utilisés dans les interactions (regarder dans les yeux, y a-t-il des gestes qui vont accompagner la communication, par exemple hochements de tête, est-ce qu’il fait ou regarde dans la bonne direction lorsqu’on lui montre quelque chose, déficit dans la compréhension, absence d’expression faciale,…)
- Déficit du développement, du maintien et de la compréhension des relations (est-ce qu’il a des amis/cercle social, comment adapte-t-il son comportement au contexte dans lequel se situe la relation qu’il est en train de vivre, compréhension des règles sociales implicites, manque au niveau du jeu symbolique, capacité à utiliser un objet pour une autre fonction – le bâton est un pistolet)
Caractère restreint et répétitif des comportements des intérêts/activités
- Comportements moteurs ou utilisation des objets ou du langage stéréotypés ou répétitifs (gestes répétitifs : balancement, tortillement des cheveux,…, utilisation des objets particulière : alignement, rangement par catégorie, caractère répétitif d’une fonction d’un objet, écholalie : répétition d’une phrase qui vient d’être entendue, mots/phrases répétés en boucle, insultes hors contexte)
- Intolérance aux changements (réaction atypique face aux changements de toute sorte, besoin de prévisibilité pour faire baisser l’anxiété, capacité à détecter ce qui n’est pas comme d’habitude, transitions difficiles, besoin de routine, pensées inflexibles)
- Intérêts extrêmement restreints et fixes qui sont anormaux dans l’intensité ou la cible (intérêt spécifique pour un sujet avec une intensité hors norme et envahissante qui peut être multiple et court dans le temps, sujet atypique pour son âge)
- Comportements sensoriels inhabituels (hyper/hyporéactivité à des stimuli sensoriels affectant la vie de tous les jours : intolérance à certains bruits, à certaines lumières, difficulté à trouver ses habits qui sont tolérables au niveau de la texture ou de la longueur, difficulté au niveau du filtrage sensoriel, observation des intérêts sensoriels : aime les massages ou toucher des textures particulières, notion de la douleur altérée)
Le diagnostic est utile afin d’avoir à l’école obligatoire et post obligatoire des aménagements et des aides adéquats et utiles au bon fonctionnement du jeune dans le milieu scolaire ou professionnel. Cela permet également à l’enfant, l’adolescent ou l’adulte de comprendre son propre fonctionnement et celui des personnes neurotypiques afin d’apprendre à adapter son comportement en tenant compte de ses besoins et de ceux des autres.