L’éducation des enfants peut être un chemin semé d’embûches et de questionnement ! Que ce soit en tant que parent ou enseignant, il est assez fréquent de se demander : « Que se passe-t-il dans la tête de cet enfant pour qu’il agisse ainsi ? » ou « Je ne le comprends pas ! », « Est-ce que je fais quelque chose de faux ? ».
A tout âge, l’enfant ou l’adolescent peut être source de mystère. Parfois, cet incompréhension empêche une bonne communication entre le jeune et l’adulte, pouvant entraîner des conflits. Pour comprendre l’enfant, il faut tout d’abord l’écouter, lire et décoder au-delà des mots. Tout un art que l’on nomme « l’écoute active ». Dans ce monde où tout va vite, avec des journées bien remplies, nous ne prenons souvent pas le temps d’écouter activement !
L’écoute active
L’écoute active permet d’obtenir un lien privilégié avec son interlocuteur et d’écouter et de comprendre celui-ci de manière authentique. Il s’agit de voir au-delà des apparences :
- être attentif à son langage verbal et non-verbal
- se mettre à la place de l’autre
- être motivé et intéressé à son interlocuteur
- reformuler verbalement ce qu’on a compris et aussi non-verbalement (en adoptant la même position, gestes, …)
- reformuler verbalement les sensations/émotions que l’on voit/ressent chez l’interlocuteur
- avoir une considération positive (ne pas juger)
Les postulats PNL
Notre comportement est dicté en partie par nos croyances. Certaines croyances nous aident à avancer et d’autres peuvent nous limiter, notamment dans la compréhension de l’enfant. La programmation neuro-linguistique (PNL) a intégré des attitudes à adopter facilitant le changement et la communication.
Beaucoup de ces postulats rejoignent la philosophie de l’écoute active. Les principes ci-dessous lient l’écoute active et les postulats PNL et devraient être appliqués par toute personne réellement désireuse de comprendre l’enfant.
Chacun a une carte du monde différente
Chacun agit dans une situation selon ses expériences vécues, ses croyances, ce qui est important pour lui, etc. provoquant des émotions et un comportement. Il peut être utile de vous mettre à la place de l’enfant afin de mieux comprendre ses réactions : voir à travers ses yeux, entendre à travers ses oreilles, réfléchir à travers sa manière de penser, ses expériences.
Premièrement, sortez de votre corps d’adulte et projetez-vous dans le corps de l’enfant. Que pense-il ? Qu’est-ce qui le fait agir de cette manière ? Qu’est-ce qui est important pour lui ?
Deuxièmement, dites-lui ce que vous avez découvert pendant ce voyage afin de valider votre compréhension de sa carte du monde. Si vous avez vu juste, vous aurez son attention et pourrez trouver des solutions tenant compte de ses besoins. Si ce n’est pas le cas, il sera le premier à vous dire que vous avez rien compris. Toutefois, vous avez ouvert la discussion et l’enfant sera ensuite plus à même de vous donner sa version.
Le corps et l’esprit s’influencent mutuellement
Les petits maux de votre enfant peuvent en dire long sur son état d’esprit. Si quelque chose le perturbe, il peut vous l’exprimer par un mal de tête ou de ventre. La cause de ces petits maux peut être conscientisée par l’enfant ou totalement inconsciente. Lorsqu’ils sont récurrents, il est important de les écouter et de parler avec l’enfant pour en trouver la cause (voir article « Les douleurs nous parlent, écoutons-les au lieu de les faire taire »).
Toutefois, cela peut aller même plus loin. Juste avant son burnout scolaire, mon fils faisait, par exemple, des entorses à répétition. Ce qui l’empêchait régulièrement d’aller à l’école pendant quelques jours. Après le burnout et un changement d’école, il n’y avait plus aucune trace d’entorses.
Chaque personne possède ou peut acquérir les ressources dont elle a besoin pour atteindre un objectif et/ou pour changer
Les enfants ont souvent en eux toutes les ressources pour trouver leurs propres solutions. Accompagnez votre enfant à les trouver et à activer en lui les ressources nécessaires qui sont « dormantes ». Posez des questions à l’enfant, telles que « De quoi as-tu besoin pour arriver à … ? », « Qu’est-ce qui t’empêche de faire ça ? », « Comment peux-tu faire pour … ? ». Accompagnez l’enfant le plus possible à trouver ses propres solutions. La motivation de celui-ci en sera augmentée ! Si nécessaire, vous pouvez proposer des idées de solutions. Toutefois, soyez attentif à ce que votre idée provoque chez l’enfant verbalement et non-verbalement. L’écoute active est ici importante pour garantir le succès de la solution.
Dans la communication il n’y a pas d’échec, il y a seulement du feedback
Inculquer à votre enfant que l’erreur permet d’apprendre et de s’améliorer lui donnera confiance en lui. L’important est qu’il prenne conscience, d’une part, de ce qu’il a fait juste et d’autre part des points qui peuvent être améliorés la prochaine fois. Donner un feedback à l’enfant demande de l’adulte une attitude bienveillante et constructive (voir article « Faire un feedback constructif peut tout changer »)
Afin que l’enfant apprenne également à pratiquer l’écoute active et la prise en compte de feedback, l’adulte doit lui aussi écouter activement l’enfant et remettre en question son approche, lorsque l’enfant lui donne son avis.
Tout comportement a une intention positive
Chaque comportement de votre enfant, même limitant, lui apporte quelque chose de positif. Cela peut être d’obtenir quelque chose ou d’éviter quelque chose de négatif. En effet, un enfant ne va pas adopter un comportement inadéquat pour le plaisir de se faire gronder ou punir. Posez des questions à l’enfant et demandez-vous « Qu’est-ce que ce comportement rapporte à l’enfant ? », « Qu’est-ce qu’il gagne à agir de la sorte ? ». De ce fait, l’exercice est là de trouver avec lui un autre chemin plus adéquat pour obtenir cette chose.
Dans toutes ces attitudes, l’écoute active est au centre de la réussite. Se mettre à la place de l’enfant, voir au-delà des apparences et reformuler ce que nous comprenons de son monde est primordial !